Ces étrangers qu’on nous enlève

Par olivier cabanel le 5 janvier 2008

La chasse est ouverte dont notre pays, patrie des droits de l’homme, chasse menée par un Hortefeux qui jete hors du pays tous ceux qui sont déjà privés de liberté dans leur pays.

A y regarder de plus près, nous sommes en train de laisser faire, sans trop réagir, une énorme erreur.

En effet, un pays progresse quand il s’ouvre à l’autre, tout comme un village accueille celui qui vient d’ailleurs, parce qu’il est peut être différent, et qu’il va enrichir la communauté de sa différence.

Regardez ces petits villages, ou faute d’étrangers, les unions se font entre cousins, cousines, avec les conséquences que l’on sait.
La consanguinité n’a pas beaucoup d’avenir.

Car nous avons besoin des étrangers : vous n’avez pas oublié que le regretté Coluche, s’appelait Colucci.

Est-ce que vous imaginez un monde sans Jacques Brel, Yves Montand, Lino Ventura, Djamel, Van Gogh, Albrecht Dürer, Modigliani, Michel Ange,Picasso, Le Corbusier, Kandinsky…

La liste serait si longue qu’on est en droit d’imaginer ce que serait notre pays sans l’apport de toutes ces richesses.

De quel coté que l’on se tourne, on trouve des français célèbres d’origine étrangère: Coluche était italien d’origine, tout comme Montand, Ventura, Cavana, Uderzo, père d’Astérix, et tant d’autres.

Brel, comme chacun sait était belge, tout comme Raymond Devos, Johnny, Yvette Horner, Django Rheinardt…

Le Corbusier était Suisse, tout comme Jean Luc Godard, Michel Simon…, et dites moi de quelle origine sont Sylvie Vartan, Nicolas Sarkozy, Serge Lifar, Serge Gainsbourg, Sydney Bechet, La Callas, Romain Gary ?…

Et les sportifs, ceux qui nous apportent leurs médailles : alain Mimoun, Yannick Noah, Raymond Kopa, (kopaszewski)…

Avons nous aussi oublié que les Arabes nous ont apportés leur savoir astronomique et leurs chiffres justement arabes ?

La beauté nait du mélange des races, comme nous le prouvent jour après jour les belles qui illuminent nos vies et nos écrans..Isabelle Adjani est née d’un père algérien et d’une mère allemande.

Sans les Grecs Marseille ne serait peut-être pas ce qu’elle est aujourd’hui. Que serions nous sans le Zen japonais et ses arts martiaux, sans les pates et le riz chinois, sans les pizzas de nos voisins ?sans le maïs et les tomates d’Amérique du sud ?

Avons nous oublié l’origine même de notre peuple : les livres d’histoires de notre enfance affirment que nos ancètres étaient les Gaulois, mais que je sache, notre pays s’appele la France, or les Francs étaient un peuple germanique.

Qui se plaint aujourd’hui des Vikings qui ont fait nos Normands ? ou des envahisseurs Celtes qui ont fait nos Bretons ? des Romains qui sont venus nous apporter leur civilisation : l’art de transporter l’eau, l’art de la gastronomie, de l’architecture?

A l’instar de Paris ou les « authentiques » parisiens sont surtout d’authentiques provinciaux, la France est un creuset ou les cultures du monde entier viennent nous apporter leur richesse.

Alors aujourd’hui ne trouvez vous pas scandaleux de reconduire à la frontière, en Afrique ou ailleurs, des femmes et des hommes venus chercher du travail dans notre pays.

Ils n’en trouvent plus chez eux, puisque nous leur prenons tout : leur pétrole, leur or, leurs diamants, leurs arbres, leur uranium, alors dame, il faut bien qu’ils viennent récolter des miettes chez nous !

Nous leur devons au moins çà !

Et nous leur devons avant tout une chose, au moins le respect que l’on doit à tout être humain, surtout quand il est menacé de mort, de famine, dans son pays.

Il serait temps d’appliquer ce mot pourtant gravé dans le marbre de notre constitution à coté des mots « égalité, liberté », le mot fraternité.

Car comme disait un vieil ami africain :
« lorsque tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens ».