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" LE PANDA VOUS PARLE "
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15 janvier 2007

Le Phénomène du tsunami vu par Pharmaciens sans Frontières (PSF) et filmé par Sylvain Godard, incroyable !

Entretien avec : Sylvain GODARD, Réalisateur Producteur Vidéo de son film réalisé : Le second Tsunami

Pouvez-vous nous expliquer la teneur du film que vous avez réalisé et quelle est votre position par rapport à cette manifestation qui concorde avec le 10ème anniversaire de la MRI à Clermont-Ferrand et quel est le message que vous souhaitez faire passer avant tout ? 

Concernant le film sur le Tsunami, qui était à l’origine un film commandé par PSF (Pharmaciens Sans Frontières) et a pour but de montrer tout ce qui se fait de « pas très bien » dans l’humanitaire. L’humanitaire est normalement une aide, là en l’occurrence, çà s’appelle le second Tsunami parce que les gens sur place en Indonésie ont estimé que le trop plein de médicaments, le trop plein d’aide humanitaire en général devenait en fait un fléau et pour eux c’était une 2ème catastrophe qu’il fallait traiter. Dans un premier temps, le tsunami qui a tout ravagé, dans un second temps, un manque de moyens, un manque d’infrastructures, un manque d’argent pour se débarrasser de tous les dons humanitaires qui étaient inappropriés. C’était le but du film.

On est arrivé un an après le Tsunami, on n’avait pas tellement à montrer tout ce qui s’était passé, les médias l’avaient fait avant nous, pour nous il s’agissait de montrer tout ce qui s’était passé un an après le Tsunami, si les choses étaient bien remises, si la construction était bonne. En fait, la reconstruction est assez faible quand on est sur place. A côté de çà, ils souhaitent reconstruire dans les mêmes lieux, au bord de la mer, c’est très clair, c’est leur volonté. Au niveau du don humanitaire, il y a eu de tout, beaucoup d’abus, des abus de toutes sortes, les labos pharmaceutiques qui eux pour plusieurs raisons défiscalisent. Il est plus facile pour eux d’envoyer des médicaments, çà coûte moins cher, ils font une communication autour, il faut savoir que détruire sur place coûte plus cher (environ 5 dollars le kilo) et à envoyer 3 dollars à peu près.

Quel message peut-on apporter de ce côté-là pour éviter ce manque de transparence et n’a-t-on pas là l’exploitation de l’homme par les mains de l’homme ?

Ce serait de sensibiliser les gens pour faire savoir que certaines ONG travaillent très bien, mais également d’autres et beaucoup d’ONG américaines d’ailleurs, qui elles, envoient des dons humanitaires complètement inappropriés, on a vu en Indonésie des bonnets alors qu’on sait qu’en moyenne il fait 30 degrés ! Donc aucun intérêt, il y avait des machines à café, des médicaments périmés et beaucoup de choses comme cela. Ce qu’il faut faire, c’est sensibiliser les gens pour qu’ils comprennent qu’envoyer des dons, c’est bien, mais qu’il faut des dons appropriés et pas des « dons poubelles ». La Thaïlande qui est à côté de l’Indonésie est le 2ème fabricant de médicaments génériques, donc ils avaient finalement assez peu besoin de médicaments, on en a envoyé des tonnes et des tonnes. On a envoyé des tas de choses en Indonésie qui ne servaient à rien et on se sert du don humanitaire comme d’une poubelle, les occidentaux ont tellement cette image de se dire, nous on est en Europe, dans des pays industrialisés , les autres pays, c’est tout le Tiers Monde et dès qu’il arrive une catastrophe, çà devient le Tiers Monde, alors on se débarrasse de tout ce dont on ne se sert pas sauf qu’on oublie au passage, que eux aussi ne s’en servent pas non plus…donc il faut ensuite qu’ils s’en débarrassent…

Est-ce que vous n’avez pas le sentiment lorsque vous êtes arrivés sur ce terrain qui était quelque part miné, que les gens avec le choc provoqué au niveau du 1er janvier que cela n’a pas entraîné par la suite une lassitude ? 

Non, je ne crois pas, parce que les gens sur place étaient quand même contents d’avoir de l’aide, parce qu’ils se trouvaient dans un système qui même un an après était encore très désorganisé. Au niveau des infrastructures, pas trop, il n’y avait qu’une bande de 1 à 3 km pour certaines zones du bord de mer, par rapport au territoire, c’est infime finalement, au niveau du nombre de morts c’est hélas dramatique, Mandatché c’était l’équivalent de Clermont, il n’y a pas un habitant de Manchtché qui n’a pas un membre de sa famille décédé dans le tsunami. Sensibles au problème, touchés, ils le sont, l’humanitaire, ils l’ont vu venir d’un bon œil pour certaines ONG, je le répète. Je ne crois pas que ce soit un trop plein de leur part, ils se disent à l’inverse de nous, nous on les prend pour des gens du Tiers Monde qui n’ont aucun moyen, alors que l’Indonésie est un pays quand même très développé et ils se disent qu’on est complètement inculte par rapport à ce type d’actions.

Quel a été votre rôle, vous, en tant que réalisateur, avez-vous eu une position d’intervenant et de prévention sur le terrain ? 

Non en tant que réalisateur, pas du tout, je ne suis resté que trop peu de temps, puisque PSF n’avait pas un budget suffisant pour que l’on puisse y rester 2 à 3 mois. Lorsque je suis arrivé, l’équipe de PSF était déjà en place et je n’ai pas eu ce rôle là du tout contrairement à PSF qui l’a eu pleinement.

Quelle aide peut-on vous apporté dans le cadre de votre réalisation ? 

Le mieux est de diffuser le film au maximum, évidemment les grands médias ont plus d’impact, il ne faut pas se voiler la face, mais plus les gens pourront voir ce film surtout peut-être dans le milieu des ONG, dans le milieu médical, dans le milieu de l’aide humanitaire en général mieux cela sera, çà évitera peut-être de re-commettre ce genre d’erreur même si on le sait très bien, beaucoup de personnes connaissent ce genre de problème. Malgré tout, ce que l’on a pu connaître en Indonésie on l’avait déjà en Croatie, dans le film c’est dit clairement. On s’est retrouvé quand même en Indonésie avec des médicaments qui venaient du Mexique, parce qu’il y a un turn over des médicaments, parce que les gens envoient des médicaments au Mexique qui n’en n’ont plus besoin, peut-être même déjà périmés en arrivant au Mexique, la destruction coûtant trop cher, ils sont renvoyés ailleurs.

Cet entretien a eu lieu, lors du 10eme anniversaire de la M.R.I. (mission des relations internationales à Clermont-Ferrand) au mois de décembre 2006, dans lequel nous étions partie intervenante.

Observant la célébration des droits de l’Homme, si les organisateurs s’étaient montrés largement à la hauteur, de même que dans la qualité des films projetés, on ne peut que regretter le peu de présence du public ainsi que l’absence des élus de tous bords devant une manifestation  qui à elle seule devrait déplacer le cœur de l’ensemble de l’Auvergne, de la France, du Monde. Cela au nom de tous ceux qui souffrent avec une dignité sachant faire face au despotisme des dirigeants et où l’argent continue à régner en roi. Peut-on déstabiliser des idées encrées à tout va, cela nous semble difficile. Comme le disait Talleyrand, ou tout du moins lorsqu’au XIXème siècle les anglais inventèrent le football les gens ne se reconnaissent que lorsque de façon inconnue ou presque ils peuvent vibrer pour des couleurs qui ne représentent en aucun cas l’usufruit de la liberté. C’est tout à fait à l’image de l’emprisonnement de Nelson Mandela qui dura pendant plus d’un quart de siècle et où de façon symbolique François Mitterrand l’accueillit à sa sortie de prison. Le seul crime de cet homme là avait été de défendre la valeur de l’idéologie de ses pensées. Nous rentrons en pleine campagne pour faire valoir nos droits, nous pouvons affirmer effectivement que la qualité se doit de primer sur la quantité, nous avons pléthore de candidats aux Présidentielles, aux Législatives, aux Municipales, sachons reconnaître avec la seule arme que nous avons, notre carton d’électeur, ceux qui arborent la véritable valeur de la dignité de respecter l’autre. C’est là où la phrase de Voltaire prend toute sa signification : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrais jusqu’à mon dernier souffle pour que vous puissiez vous exprimer ».

A ce moment là, la France avait encore besoin de ses couleurs. Maintenant, elle possède la télévision et ses désinformations.

Le Panda
Patrick Juan

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