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" LE PANDA VOUS PARLE "
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12 juillet 2006

L'honneur de la France, sa Justice, son Armée, ses Institutions….de 1789 à 2006…

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Hier, cent ans déjà, le 12 juillet 1906, le Capitaine Dreyfus fut réhabilité par la Cour de Cassation. Douze années d'un combat de tous les moments pour que justice soit rendue à un homme que sa seule confession de « Juif »avait désigné comme un parfait bouc émissaire.

"Attendu, en dernière analyse, que de l'accusation portée contre Alfred Dreyfus, rien ne « tient la Route », la Cour annule le jugement du Conseil de guerre qui, le 9 septembre 1899, condamne Dreyfus à dix ans de détention, dégradation militaire ; elle ose dire : C'est par erreur et à tort que cette condamnation a été prononcée." Au terme d'une instruction conséquente, la Cour de Cassation concluait en un « attendu » l'Affaire rendant ainsi son honneur à Alfred Dreyfus. Un arrêt symbolique : la Cour avec courage, s'est affirmée comme seul contrepouvoir à l'armée et gardien des libertés. Alfred Dreyfus avait déjà bénéficié de la grâce du Président de la république, accorder la grâce correspond à suspendre la condamnation non pas à reconnaître une innocence. De nombreuses personnalités ont concouru à cet aboutissement. Les Dreyfusards célèbres de l’épopée : on retient généralement les noms d'Anatole France, Jaurès mais en premier lieu celui d’Emile Zola, par son article "J'accuse" publié dans l'Aurore, dirigé par Georges Clemenceau. Article publié « lors » de l'acquittement, à l'issue d'un simulacre de procès, du commandant Esterhazy véritable coupable de cette affaire d'espionnage.

Cent ans après la réhabilitation d'Alfred Dreyfus nous publions de petits extraits de cette lettre et nous nous associons à la célébration de la victoire du droit. L'histoire omet de préciser qu’Alfred Dreyfus termine sa carrière au grade de Colonel. Honneur rendu au Colonel Dreyfus. Extraits de la lettre d'Émile Zola à Félix Faure, Président de la République, le 13 janvier 1898

Monsieur le Président, Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? …/.. … Mais quelle tache de boue sur votre nom - j'allais dire sur votre règne - que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis. Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis. Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat du pays ? La vérité d'abord sur le procès et sur la condamnation de Dreyfus. …/.. … Ils ameutent la France, ils se cachent derrière sa légitime émotion, ils ferment les bouches en troublant les coeurs en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique. Voilà donc monsieur le Président, les faits qui expliquent comment une erreur judiciaire a pu être commise; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence de motifs, son continuel cri d'innocence, achèvent de le montrer comme une victime des extraordinaires imaginations du commandant du Paty de Clam, du milieu clérical où il se trouvait, de la chasse aux " sales juifs " qui déshonore notre époque. Et nous arrivons à l'affaire Esterhazy. Trois ans se sont passés, beaucoup de consciences restent troublées profondément, s'inquiètent, cherchent, finissent par se convaincre de l'innocence de Dreyfus. …/.. … À Paris, la vérité marchait, irrésistible, et l'on sait de quelle façon l'orage attendu éclata. M. Mathieu Dreyfus dénonça le commandant Esterhazy comme le véritable auteur du bordereau, au moment où monsieur Scheurer-Kestner allait déposer, entre les mains du garde des sceaux, une demande en révision du procès. Et c'est ici que le commandant Esterhazy paraît. Des témoignages le montrent d'abord affolé, prêt au suicide ou à la fuite. Puis, tout d'un coup, il paye d'audace, il étonne Paris par la violence de son attitude. C'est que du secours lui était venu, il avait reçu une lettre anonyme l'avertissant des menées de ses ennemis, une dame mystérieuse s'était même dérangée de nuit pour lui remettre une pièce volée à l'état-major, qui devait le sauver. Et je ne puis m'empêcher de retrouver là le lieutenant-colonel du Paty de Clam, en reconnaissant les expédients de son imagination fertile. Son oeuvre, la culpabilité de Dreyfus, était en péril, et il a voulu sûrement défendre son oeuvre. La révision du procès, mais c'était l'écroulement du roman-feuilleton si extravagant, si tragique, dont le dénouement abominable a lieu à l'île du Diable ! C'est ce qu'il ne pouvait permettre. Dès lors, le duel va avoir lieu entre le lieutenant-colonel Picquart et le lieutenant-colonel du Paty de Clam, l'un le visage découvert, l'autre masqué. On les retrouvera prochainement tous deux devant la justice civile. Au fond, c'est toujours l'état-major qui se défend, qui ne veut pas avouer son crime, dont l'abomination grandit d'heure en heure. …/.. …Voila donc, monsieur le Président, l'affaire Esterhazy: un coupable qu'il s'agissait d'innocenter. Depuis bientôt deux mois, nous pouvons suivre heure par heure la belle besogne. J'abrège, car ce n'est ici, en gros, que le résumé de l'histoire dont les brûlantes pages seront un jour écrites tout au long. Et nous avons donc vu le général de Pellieux, puis le commandant Ravary, conduire une enquête scélérate d'ou les coquins sortent transfigurés et les honnêtes gens salis. Puis, on a convoqué le conseil de guerre.

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Comment a-t-on pu espérer qu'un conseil de guerre déferait ce qu'un conseil de guerre avait fait ? …/.. …Ils ont rendu une sentence inique qui à jamais pèsera sur nos conseils de guerre, qui entachera désormais de suspicion tous leurs arrêts. Le premier conseil de guerre a pu être inintelligent, le second est forcément criminel. Son excuse, je le répète, est que le chef suprême avait parlé, déclarant la chose jugée inattaquable, sainte et supérieure aux hommes, de sorte que des inférieurs ne pouvaient dire le contraire. On nous parle de l'honneur de l'armée, on veut que nous l'aimions, que nous la respections. Ah ! certes, oui, l'armée qui se lèverait à la première menace, qui défendrait la terre française, elle est tout le peuple et nous n'avons pour elle que tendresse et respect. Mais il ne s'agit pas d'elle, dont nous voulons justement la dignité, dans notre besoin de justice. Il s'agit du sabre, le maître qu'on nous donnera demain peut-être. Et baiser dévotement la poignée du sabre, le dieu, non ! …/.. …Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n'avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n'en avez pas moins un devoir d'homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n'est pas, d'ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je le repère avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche, et rien ne l'arrêtera. C'est aujourd'hui seulement que l'affaire commence, puisque aujourd'hui seulement les positions sont nettes : d'une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l'autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu'elle soit faite. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l'on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure. J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables. J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle. J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis.

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J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable. J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace. J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement. J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans l'Éclair et dans L'Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute. J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable. En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose. Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice. Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour ! J'attends. Veuillez agréer, monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect. Émile Zola , 13 janvier 1898 Il fallait s’appeler Emile Zola pour « Oser » avec des mots de valeurs républicaines surtout avec un nom de Presse destiné : L’Aurore, faire mordre la poussière aux « conservateurs » mensongers d’une révolution dans la révolution. En honneur, par respect, à ce que « Ces hommes » payèrent très cher. Je créais mon journal « J’accuse » c’était prétentieux, peut-être prétentieux, mais en 1981, lorsque je pris cette décision je compris que tout enfant j’avais grandi trop vite. Pourquoi ? Simplement expliquez en quelques mots. Enfant, de l’après guerre mondiale la seconde, j’héritais de deux révolutions et d’une guerre civile. Oui donc ce 12 juillet 2006, j’ose et j’écris que tant que « les monopoles » ne cesseront la grandeur de « libertés » sera un vain mot. A mon tour et « modestement » J’accuse, la majorité des institutions dites républicaines voir d’extra libéralisme de plonger dans les plus grandes profondeurs toutes formes d’espoir d’Egalité. On procède à mots couverts le fondement même de nos êtres et cela qu’elle que soit notre « confession » d’être écarté lorsque cela peut déranger « les valeurs installées par des dirigeants » insouciants que les retombées ne sont plus parcellaires, mais touchent toutes « les populations ». Pourtant toutes les « luttes » démontrent s’il le fallait que nous ne somme attacher qu’à une seule, l’application du « Véritable » et non du potentiel « A peu prêt ». Pour « le respect des valeurs institutionnelles » qui garanties à Chacun les mêmes droits et aussi la connaissance loin d’être inutile de « ses obligations », tel que l’écrivait François Revel pour la valeur « La véritable » Et non celle qui « couvre » l’action d’une institution pour qu’un jour cette dernière vienne peut-être à son aide. Ce n’est point ma « conviction » de la reconnaissance de l’Etat, mais avec tristesse mais solidarité je constate que « la majorité des droits » sont bafoués. Cela est regrettable, puisque nous vivons dans un contexte qui devrait merveilleux, mais qui de par certaines applications, pousse un bien trop grand nombre à rejoindre les extrémistes. Le sursaut de toute les nations dépend de la réaction de : « La liberté de citoyen » de créer en respectant son environnement.

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Patrick Juan

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